“Nous entrons dans le carême comme en un temps privilégié qui nous conduit à la joie de Pâques. Mettons nos pas dans ceux de Jésus. Au jour de son baptême, il entend son Père lui dire : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi, je trouve toute ma joie » et aussitôt, l'Esprit le pousse au désert. Éprouvons à notre tour l'amour de prédilection que le Seigneur nous porte et laissons-nous conduire au désert. Peut-être y trouverons-nous, comme Jésus, des bêtes sauvages. Mais n'ayons pas peur, le Seigneur ne manquera pas de nous envoyer ses anges.
Évangile
Marc 1, 12-15
En ce temps-là, Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient.
Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »
Méditation
Qu’on ne s’étonne pas que le carême ait mauvaise presse depuis des siècles ! Regardez le menu : vivre au désert, qui plus est durant quarante jours, y côtoyer Satan, demeurer parmi les bêtes sauvages. Comment ne pas comprendre que l’expression « avoir une tête de carême » signifie depuis des lustres un visage triste, pâle et repoussant ? On le serait à moins ! Mais le plus surprenant n’est pas dans ce manque de séduction de la retraite au désert, mais plutôt dans le peu d’information que nous en avons. Deux rapides versets qui ne disent rien mais finalement disent tout : en rencontrant le Tentateur, Jésus est allé aux confins de lui-même, dans son désert intérieur, là où chaque être humain est seul face à sa fragilité.
Il ne faut pas en dire trop ou même plus car l’évangile le raconte à peine. En tout cas, Jésus a assumé la condition humaine, exploré nos enfermements, nos impasses intimes. Il est allé loin de la maison de Dieu son Père et le nôtre, afin de nous y ramener. Ainsi donc le masque de carême est retourné : il ne consiste plus à montrer nos pénibles sacrifices ou nos douloureux efforts réclamés par la conversion mais à présenter le visage transfiguré et joyeux de ceux qui, voyant le Fils, décident de le suivre jusqu’au Père, « tout proche » !
Chant
Je connais ta constance et tes labeurs,
Tu as beaucoup souffert en mon nom.
Pourquoi as-tu perdu ton amour
des premiers temps ?
Rappelle-toi !
Tu es sauvé, reviens à moi.
Je te ferai goûter à l’arbre de vie.
Je connais ta détresse et ta pauvreté,
Sois sans peur si tu vis la souffrance.
Pourquoi t’éloignes-tu
quand vient le temps de l’épreuve ?
Rappelle-toi !
Tu es sauvé, reviens à moi.
Je t’offrirai la couronne de la vie.
Je connais ta foi en moi et ton amour,
Sois fort, je viens à toi sans tarder.
Pourquoi tourner ton coeur
et ta vie vers d’autres dieux ?
Rappelle-toi !
Tu es sauvé, reviens à moi.
Je t’offrirai un nom connu de toi seul.
Je connais ton dévouement et ta bonté,
Tiens fermement jusqu’à mon retour.
Pourquoi vivre sans moi
et t’égarer loin de moi ?
Rappelle-toi !
Tu es sauvé, reviens à moi.
Pour toi, je serai l’étoile du matin.
Je connais tes œuvres, tu t’es endormi,
Réveille-toi car je viens à toi.
Pourquoi marcher sans moi
et vouloir m’abandonner ?
Rappelle-toi !
Tu es sauvé, reviens à moi.
D’un vêtement nuptial je te vêtirai.
Je connais ta fidélité à mon nom,
À l’heure de l’épreuve, je te garde.
Pourquoi fermer ton cœur ?
Laisse-toi seulement aimer.
Rappelle-toi !
Tu es sauvé, reviens à moi.
Je graverai en toi le nom de ton Dieu.
Je connais ton cœur, mais tu es malheureux,
Sois plus ardent et ouvre ton cœur.
Pourquoi vouloir chercher la richesse
loin de moi ?
Rappelle-toi !
Tu es sauvé, reviens à moi.
Je te ferai reposer près de mon Père.
Interprété par Choeur dans la ville
Faisons nôtre cette prière de saint Charles de Foucauld : « Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la Grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul. C’est indispensable… C’est un temps de grâce, c’est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le créé, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l’esprit intérieur... »
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À vous la parole
10 commentaires
Rédiger un commentaire« Jésus, tu es mon Soleil et Marie comme la lune projette ta lumière. Je vous prie de faire de moi le phare qui éclaire mon frère, ma sœur qui vit dans la tempête sur les flots de son existence quotidie... »
Lire la suiteLa mère aux prunes - 19 février 2024 - 1:34
« Le chant rapporte les lettres aux sept Églises d’Asie transmises par Jean de Patmos à la demande du « comme un Fils d’homme » qui est Jésus glorifié en personne. Le chœur, la mélodie et l’accompagnem... »
Lire la suiteAnita - 18 février 2024 - 22:51
« Comme ce chant m'a fait du bien à l'âme...! Rappèle-toi tu es sauvée! Merci Seigneur Jésus pour Ton Amour qui me sauve! »
Lire la suiteDaigle - 18 février 2024 - 22:15
« Bonjour frère Mornas,
Lire la suiteJe me rends compte que j’ai reçu une tout autre information au sujet du carême. On m’a raconté qu’il fut un temps où le jeûne du carême consistait à s’abstenir de toute viande, l... »
Anita - 18 février 2024 - 21:37
« C'est si beau, ce chant. Il me touche. Merci. »
Lire la suiteMarie Christine - 18 février 2024 - 15:36
« Dommage de ne plus retrouver les laudes, c’était une très belle suite à la méditation. Dans l’espérance que ça revienne. 🙏 »
Lire la suiteHuguette - 18 février 2024 - 14:57